Dans les années 1920, l’industrie de l’érable se trouve dans une situation chaotique. Les acériculteurs peinent à percer leur part du marché, qui se trouve sous l’emprise d’un monopole étranger. Les trois sucreries-écoles organisées par le gouvernement permettent aux acériculteurs de découvrir des techniques de production modernes et d’obtenir des produits de meilleure qualité. Toutefois, les acheteurs ne se soucient que très peu de la qualité du produit et n’offrent que quatre ou cinq sous la livre; c’est à prendre ou à laisser. L’arrivée de produits falsifiés est d’autant plus inquiétante. Les exigences du marché risquent alors de provoquer sa propre ruine.

Face à cette situation, le ministre de l’Agriculture du Québec, M. Joseph-Édouard Caron mandate Cyrille Vaillancourt, le chef de son service apicole et sucrier, pour trouver une solution. Ayant côtoyé de près Alphonse Desjardins, le fondateur des Caisses Populaires, M. Vaillancourt connait bien les principes coopératifs. En s’en inspirant, il souhaite donner plus de pouvoir aux acériculteurs de façon à ce qu'ils prennent le plein contrôle de leur production et qu'ils obtiennent des prix justes et équitables. Après consultation auprès de M. J.-Arthur Paquet, gérant de la Coopérative Fédérée de Québec, le projet de coopérative devient réalité.

Une première société Les producteurs de sucre et sirop d’érable purs du Québec est organisée en 1924 avec dix-sept producteurs des  paroisses de St-Prosper, St-Zacharie, Ste-Rose, St-Philibert, St-Benjamin et Ste-Aurélie. La preuve est faite de l’efficacité de la formule et l’année suivante, le 25 avril 1925, le ministre de l’Agriculture autorise la formation de la nouvelle société coopérative agricole Les producteurs de sucre d’érable de Québec. Le 2 mai 1925, la Gazette annonce que la coopérative est incorporée avec 102 sociétaires. Le siège social se trouve alors à Lévis.